lundi 14 juillet 2014

The Book Blogger Test

Je me suis aperçue avec une semaine de retard que Lullaby m'avait tagguée pour répondre au Book Blogger Test. Elle-même ayant été tagguée par Cindy Van Wilder.

So...

1) Le top 3 des choses qui t’exaspèrent concernant les livres ?
  • Les coquilles et les fautes. Ça me fait sortir violemment de ma lecture, ce qui est extrêmement désagréable. Et au prix des livres papier...
  • Les quatrièmes de couverture qui spoilent la moitié du livre et plus... je repose alors l'ouvrage en rayon, complètement dégoûtée. Le spoil, c'est le mal.
  • Les fétichistes du papier. Le livre a de multiples formes, inutile de fustiger l'une ou l'autre.

2) Décris l’endroit parfait pour lire
Euh... y en a tellement... mais l'idéal, c'est un salon de thé. Y a un brouhaha et une chaleur qui forment une sorte de cocon, et on peut avoir du thé et des gâteaux. Avec un chat, c'est parfait.

3) 3 confessions livresques
  • Je suis papivore. Si je ne lis pas régulièrement de la fiction, je deviens marteau.
  • Je raffole des histoires érotiques, voire porno. Même pas honte.
  • Je suis novelliste dans l'âme. Entre un roman et un recueil de nouvelles, le second aura toujours ma préférence.

4) La dernière fois que tu as pleuré en lisant
Comme je suis très bon public, y a l'embarras du choix... Mais la dernière en date, c'est en relisant pour la énième fois le recueil de one-shots de Mari Okazaki, Vague à l'âme (éd. Delcourt, 2006). Okazaki est ma mangaka préférée, et ce recueil, je pleure à chaque fois que je le lis. C'est l'un de mon top 10 à emmener sur une île déserte. Il est magnifique, et ça me fait penser que je voulais faire un article sur elle... *note sur sa liste*

5) Ton en-cas favori pendant que tu lis
Une belle grosse pomme. Ou plein de petites.
Mon père ne supporte pas les bruits de bouche à table, donc je n'ai jamais été autorisée à croquer dans une pomme en sa présence. Du coup, j'allais la manger dans ma chambre, avec un bouquin.
Sinon, le chocolat et le thé, c'est top.

6) 3 livres que je recommanderais à tout le monde
  • Fantômes et farfafouilles de Fredric Brown. L'un de ses recueils de nouvelles traduit en français. Un bijou. Presque un manuel du novelliste.
  • La parabole du semeur d'Octavia Butler. De la SF spirituelle et politique. C'est beau, c'est fort, on n'en ressort pas intact·e.
  • Skin: Talking about sex, class and literature de Dorothy Allison. Recueil de conférences et d'articles des années 1970-1990. Sur le féminisme, le lesbiannisme, l'écriture, la colère, la pauvreté... tout. Il a été traduit en français, mais pas de manière intégrale, et il est épuisé et quasi introuvable à un prix raisonnable...

7) Une image de ton étagère préférée dans ta bibliothèque
Je suis en plein déménagement... donc ça attendra ;)

8) Que signifient pour toi les livres en trois mots ?
Évasion. Confrontation. Amour.

9) Ton plus gros secret concernant la lecture ?
Franchement ? Entre sauver un être humain et un livre, je serais capable d'hésiter. (Après, bien sûr, ça dépend de la personne et ça dépend du livre...)

10) 5 bloggeuses/bloggeurs taggué·e·s en retour

vendredi 11 juillet 2014

Paris, Paris, je te quitte

Voilà, cet été je tourne toute une page de ma vie. En août, pour mes 29 ans, je quitte la région parisienne et Paname la grise.

Cet été, j'emménage à Lyon, capitale des Gaules.

Je vais regretter certaines choses, c'est vrai.

En premier lieu, le réseau des bibliothèques municipales, en particulier celle de Port-Royal, spécialisée en littératures SFFF, où j'ai lu et vu presque tous mes coups de cœur de ces dernières années.

La Bibliothèque nationale de France, aussi. Pourtant, je déteste ses murs anthracites, sa moquette rouge, ses lourdes portes, son air climatisé et ses multiples points de contrôle des sacs, des badges et des cartes d'accès. Mais les salles du Rez-de-Jardin K, L, M, R et S ont été mon second domicile durant les six années écoulées. Je connais par cœur ses interminables couloirs, ses toilettes à la propreté aléatoire, ses chaises inconfortables, ses tours de climatisations infernales, et son personnel en manque de soleil et de salaire convenable.
J'y ai aussi travaillé une année complète, en tant qu'agent technique de numérisation vacataire. J'ai vu l'envers du décor, et croyez-moi, ce n'est pas reluisant. Les fous-rires avec mes collègues me manqueront. Les délicieux desserts de la cantine aussi. Surtout, l'émerveillement toujours intact devant les collections qui envahissent le moindre espace libre. La BnF lutte pour trouver de la place.
De tout ça, j'en parlerai une prochaine fois, car il y a tant à dire sur les vieux livres...

Les musées. Les fameux musées, où toutes les expositions donnent envie de s'y précipiter, leurs affiches toutes plus alléchantes les unes que les autres. Combien de fois n'ai-je pas bavé devant, alors que je courais d'un métro à un autre, d'une urgence à l'autre, toujours pressée et anxieuse d'être à l'heure.
Toutes ces expositions que je n'ai pas vues.
Parce qu'à Paris, lorsqu'on arrive au vendredi soir, on est déjà tellement épuisée qu'on s'avachit dans un fauteuil, un lit, on s'étale sur le sol en mode carpette, et on ne bouge plus jusqu'au lundi matin, sauf si l'on a une soirée de beuverie programmée. Pas le courage d'affronter encore le métro, le bus, le tram, le RER. Plus que tout, pas le courage de se confronter aux gens, aux touristes et aux pigeons.

Paris-village. Il faut le reconnaître, Paname est belle. Lorsqu'on prend le temps et la peine de la parcourir, ses rues révèlent bien des coins charmants. Ces petites ruelles pavées à la végétation délicate, ces portes cochères anciennes, ces allées privées construites dans les années folles et qui arborent l'éclat de l'Art Déco, ces zones ignorées des touristes (mais jamais pour longtemps) où l'on peut dénicher street art et vieilles bâtisses. Ces quartiers soi-disant affreux et populaires où j'ai vu les plus beaux tags, les plus surprenants collages, des battles de danse improvisées, et où j'ai respiré des odeurs que même la banlieue ignore.

Malgré tout, Paname est cruelle, usante et irrespirable.

Près de onze millions de personnes y habitent et/ou transitent chaque jour. Les pigeons la couvent de leurs ailes grasses et de leurs déjections incessantes. La pollution noircit tout, jusqu'à vos sinus. Tout va vite, la foule est omniprésente, son mouvement effréné. La déambulation est un art que peu maîtrisent.
La vie est chère. L'immobilier est cher. La culture y est plus chère que ce qu'on pense.

Et, pire que tout, l'humeur est morose, agressive. Des altercations peuvent éclater à tout moment. Des agressions se produire sans que vous les voyiez arriver.
Paris est en guerre permanente avec elle-même et avec sa banlieue.
Les RER sont des frontières mobiles et les rancœurs germent tout du long.

Je suis née en banlieue parisienne, j'y ai grandi, j'ai rêvé d'habiter un jour cette capitale qui me paraissait si lointaine, si belle et enviable. La vie y serait forcément plus agréable, pensais-je.
J'ai vite déchanté.
Et aujourd'hui, je ne supporte plus cette ville.
Pourtant... elle me manquera.

Disons que je m'en éloigne pour mieux l'aimer.